Anciennement, le Vistre est un petit cours d’eau sinueux qui s’écoule lentement dans la plaine marécageuse et fréquemment inondée. En raison de la faible pente, il a trop peu d’énergie pour franchir le cordon littoral et se jette dans l’étang de l’Or, avec un ancien bras du Rhône et le Vidourle.
Aux XIIème et XIIIème siècle, les marais de la basse vallée sont asséchés pour étendre les terres agricoles, des canaux sont créés pour le commerce et offrent un débouché sur la mer (canal de la Radelle vers l’étang de l’Or et Grande Roubine par Aigues Mortes vers la mer). Le commerce, régulé par deux tours de péage (Tour Carbonnière et tour d’Anglas) est florissant sur le Vistre entre Aigues Mortes et Le Cailar : on échange le sel et les céréales contre le vin. La rive gauche sert de chemin de halage.
Au XVIIème siècle, l’assèchement des marais rend la navigation difficile, aussi de nouveaux canaux sont créés dont le canal du Vistre depuis la Clapière (Le Cailar) jusqu’au canal de la Radelle (1690 – 1777).
Après la Révolution, la navigation disparait sur le Vistre. De nombreux ouvrages de gestion des niveaux d’eau sont installés pour irriguer les terres, assortis de règlements d’eau.
Du XVIème au XIXème siècles, les principaux cours d’eau sont dérivés en de nombreux biefs pour alimenter près de 40 moulins qui battent leur pleine activité durant les hautes eaux hivernales.
photo 3 : moulin de la Levade – Le Cailar
A partir du XIXème siècle, l’arrivée du gaz entraîne le déclin des activités sur le Vistre, la rivière s’écoule difficilement dans les marais, générant l’idée de nettoyer son cours…
La croissance démographique sans précédent entraîne l’explosion spatiale des zones urbanisées qui s’étalent en zones inondables. Des villages s’endiguent pour se protéger contre les inondations, mais les ouvrages empêchent aussi l’évacuation des eaux de ruissellements des coteaux.
Pour rendre le territoire cultivable, un réseau dense de fossés profonds est créé pour assécher la plaine, tandis que sur les prairies caillouteuses des Costières, la Compagnie BRL développe l’irrigation.
Le remembrement, la mécanisation et les méthodes de cultures intensives augmentent les ruissellements et les apports polluants.
Enfin, les cours d’eau sont recalibrés et linéarisés pour évacuer plus rapidement les crues et protéger les terres contre les inondations.
Accessibles, productives et naturellement de bonne qualité, ces nappes représentent un enjeu majeur pour l’alimentation en eau potable de tout le sud du département du Gard (172 000 personnes).
Ainsi, sont réalisés sur le Vistre :
Docu-série sur l’histoire et la revitalisation du Vistre (partie historique : vidéo 1 et 2)