Une ressource précieuse mais vulnérable

Les nappes Vistrenque et Costières, une ressource stratégique pour l’alimentation en eau potable des communes du Sud du Gard, exploitées depuis plusieurs siècles, mais vulnérable aux pollutions et soumise aux effets du changement climatique

Restaurer et préserver la qualité de l'eau souterraine

L’eau des nappes, filtrée par les cailloux, graviers et sables qui composent le réservoir, est naturellement de bonne qualité. Toutefois des pollutions liées aux activités humaines peuvent altérer localement la qualité de l’eau. Les nitrates et les pesticides sont les principaux polluants qui affectent les nappes.

Les nitrates proviennent majoritairement des engrais utilisés en agriculture mais aussi des eaux usées domestiques. Les pesticides ont pour origine les produits chimiques utilisés pour éradiquer les « mauvaises herbes » et les nuisibles (insectes, champignons …) employés en agriculture mais aussi dans les jardins ainsi que pour entretenir les réseaux de communications …

Ces pollutions peuvent localement compromettre l’usage des nappes pour l’alimentation en eau potable. Cette situation bien que préoccupante n’est pas irréversible et des démarches collectives de restauration de la qualité de l’eau souterraine ont été engagées par les collectivités et leurs partenaires.

En dernier recours, des stations de traitement de l’eau peuvent être installées mais cette solution est très couteuse.

 

Une ressource inestimable mais fragile …

 

Maintenir l'accessibilité à la ressource en eau souterraine

Face au développement de l’urbanisation et des activités économiques, des infrastructures de transport …, maintenir l’accessibilité à la ressource en préservant un espace nécessaire à la protection de la ressource extraite par les captages publics actuels et de potentiel nouveaux captages devient de plus en plus difficile.

Les captages publics, autrefois situés en périphérie des villages, se retrouvent parfois rattrapés par l’urbanisation. Ces captages, devenus dès lors improtégeables, contre les pollutions accidentelles, voient leur pérennité remise en question. Les collectivités doivent alors engager des démarches pour rechercher un nouveau lieu de captage où l’eau sera abondante, de bonne qualité et où l’environnement du captage permettra sa protection.

Pour préserver les captages actuels et les secteurs où les nappes pourraient être exploitées pour l’eau potable à l’avenir, des zones de sauvegarde ont été délimitées et des mesures de préservations inscrites dans le SAGE.

De l'eau en quantité suffisante aujourd'hui, mais demain ...

Les nappes Vistrenque et Costières ne sont pas en déséquilibre quantitatif mais elles sont sensibles aux variations saisonnières. Ainsi plusieurs années de faible recharge hivernale peuvent entrainer une baisse des niveaux qui, jusqu’à présent, n’a pas généré de tension majeure sur la capacité de prélèvements.

L’exploitation des nappes va s’intensifier à l’avenir en raison de l’afflux de population sur le territoire. Les projections prévoient une augmentation de 40 % des prélèvements entre 2016 et 2040.

Le climat évolue et les premiers constats sont là, la température moyenne a augmenté de +1,7°C entre 1959 et 2018 dans le Gard. Les prospectives climatiques prévoient une hausse des températures de +1,5°C en 2050 et +4°C en 2100 dans le département (étude Eau et climat 3.0).

Cette hausse de température entraine une augmentation du besoin en eau des plantes (+20% en 60 ans) qui impacte déjà la recharge des nappes.

Les tendances d’évolution du climat prévoit un territoire sur lequel il fera plus chaud, où les sécheresses estivales seront plus longues, où les ressources en eau seront moins abondantes et où les évènements pluvieux extrêmes pourraient devenir plus fréquents.

Il est donc important d’apprendre dès aujourd’hui à économiser et mieux gérer l’eau afin d’anticiper et d’assurer la durabilité de nos ressources pour l’avenir.