Géologie et hydrogéologie

La plaine de la Vistrenque : une histoire géologique mouvementée, laissant en héritage un réservoir doté de propriétés hydrauliques remarquables

De la géologie …

Pour comprendre l’histoire géologique de la plaine de la Vistrenque, il faut remonter il y a 40 millions d’années. Le territoire était alors immergé sous une mer tropicale au sein de laquelle plusieurs centaines de mètres de formations calcaires se sont déposées, avant d’être déformées et érodées par suite des mouvements tectoniques. Ainsi, un important effondrement le long de la faille de Nîmes, il y a 30 millions d’années, sépare le domaine des garrigues de celui de la plaine de la Vistrenque actuelle qui se trouve envahie par la mer. Sur les formations carbonatés la mer dépose alors pendant 25 millions d’années, jusqu’à la fin de l’ère tertiaire, d’importantes épaisseurs de sédiments marins, argiles et sables, qui constituent aujourd’hui le substratum (imperméable) sur lequel repose les alluvions du Villafranchien, également appelées « cailloutis ». Ces galets roulés, contenus dans une matrice sablo-argileuse, ont été déposés par un ancien fleuve qui s’écoulait depuis les Alpes vers la mer en passant par la plaine de la Vistrenque, il y a 5 millions d’années. 

Un nouvel effondrement plus faible et le long de la flexure de Vauvert sépare la plaine de la Vistrenque du domaine des Costières.

Enfin, deux cours d’eau, le Vistre et le Vidourle déposent localement des limons au-dessus des cailloutis. 

Les sables marins, appelés sables Astien, sont présents à l’affleurement dans le secteur de Vauvert et Générac et peuvent être présents sous les cailloutis au Sud du territoire.

… à l’hydrogéologie

Les eaux souterraines ne peuvent circuler, et être stockées, que dans des formations géologiques ayant des propriétés « aquifère ». Les propriétés aquifères d’une formation géologique dépendent de sa porosité et de sa perméabilité. Les cailloutis villafranchiens de la plaine de la Vistrenque et des Costières présentent une porosité de l’ordre de 10% et une perméabilité importante, lui conférant des capacités remarquables en termes de stockage et de circulation des eaux souterraines. 

Ce réservoir est principalement alimenté en eau par les précipitations qui tombent sur la plaine et le plateau des Costières mais également, pour le sous-ensemble « Vistrenque », grâce aux écoulements souterrains depuis les massifs calcaires qui composent les garrigues Nîmoises. Au total la recharge annuelle moyenne est aujourd’hui estimée à près de 50 millions de m3. 

L’écoulement général des eaux souterraines est connue grâce aux cartes piézométriques qui permettent de localiser les hauteurs d’eau dans un référentiel commun par rapport au niveau de la mer. Suivant les lois de la gravité, les eaux souterraines s’écoulent de manière relative depuis les points les plus hauts vers les points les plus bas : depuis le Nord-Est vers le Sud-Ouest pour la nappe de la Vistrenque, plutôt Nord-Nord-Ouest vers les Sud-Sud-Est pour les nappes de Bellegarde et de Saint-Gilles. 

En savoir plus sur le fonctionnement des nappes Vistrenque & Costières ….

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